Raymond DUVAL, Marc GODIN
La manière habituelle de regarder les figures constitue souvent un obstacle à l’appropriation et à l’utilisation de connaissances géométriques. Parce qu’elle s’en tient à une perception de surfaces ou de contours, elle fait écran à une analyse visuelle des figures en lignes, en prolongements de lignes, en droites ou points d’intersection. L’objet de cet article porte sur la complexité du changement du regard à faire faire aux élèves dans leur manière de voir. En présentant trois voies possibles d’analyse d’une figure, les auteurs montrent d’abord l’ambivalence gestaltiste des figures qui peuvent être vues comme des assemblages par juxtaposition ou par superposition de formes. Ils mettent en évidence l’importance du choix des instruments dans les activités de reproduction. Ils présentent, à titre d’exemple, une suite d’activités de reproduction dans lesquelles le changement d’instrument conduit à s’approprier progressivement la déconstruction des formes 2D en éléments 1D. Et ils abordent deux questions concernant l’organisation de telles activités dans les classes : le choix du type de figures et la motivation des élèves pour ces activités.