IREMInstitut de recherche sur l'enseignement des mathématiques de Grenoble

Dans cet article l'autrice souligne la place inexistante faite aux femmes mathématiciennes dans les noms des théorèmes que les élèves de collège et de lycée voient au cours de leurs études. Ce fait occulte ainsi le rôle de certaines mathématiciennes dans l'histoire des mathématiques et contribue, pour l'auteur, à renforcer les stéréotypes de sexe quant à la place des femmes dans les sciences. Partant de ce constat, l'auteur explique comment dans ses classes de section S, en consacrant quelques minutes en début de chaque cours à la présentation d'un mathématicien ou d'une mathématicienne, elle a pu rendre visible le rôle de certaines femmes et contribuer ainsi, par une approche historique, à développer une réflexion sur les stéréotypes de sexe dans les sciences. Cette démarche permet ainsi aux élèves de mieux appréhender l'atavisme supposé d'une certaine répartition "naturelle" des qualités intellectuelles suivant le sexe, d'approcher les interactions entre sciences et sociétés, de comprendre l'origine et la persistance de certains stéréotypes et idées reçues, pour mieux les déconstruire et s'en débarrasser.